JOURNAUX DES TEMPS PASSES
la découverte d'une petite partie de ma collection n'empêche pas
un détour par le "Musée des curiosités"
La Libre Parole Illustrée comprend essentiellement des reproductions de dessins en couleurs et noir et blanc, soit en tout 220 numéros publiés entre le 17 juillet 1893 et le 25 septembre 1897.
Son lancement est effectué avant l'affaire Dreyfus et coïncide avec le scandale de Panama : dès janvier 1893 était sorti le premier Almanach de La Libre Parole, où Drumont s'affiche avec le marquis de Morès.
Principal organe de diffusion d'images antisémites, antiparlementaires, antifrancmaçonnes et nationalistes, il comprend une caricature hebdomadaire politique en Une, et diverses illustrations de mode ou « d'humour », des chroniques et même des petites annonces en pages intérieures.
Le périodique s'appuie sur quelques dessinateurs dont on retrouve la signature sur de longues périodes comme Chanteclair (alias Lucien Emery), Donville, Gravelle, H de Sta, Émile Cohl (sous le pseudonyme d'Émile Courtet) et Maillotin, soit plus de cinquante illustrateurs:
L'administrateur de la société est Gaston Wiallard, un Juif converti, de son vrai nom Gaston Crémieux. Le siège se situe au 14 boulevard Montmartre (Paris). Le premier numéro de La Libre Parole paraît le 20 avril 1892 au prix de 5 centimes. Un sous-titre apparaît en Une : « La France aux Français ».
Drumont et Wiallard lancent en juillet 1893 un hebdomadaire, en plus de son quotidien, La Libre Parole illustrée : ce n'est pas le premier supplément, puisqu'en janvier 1893 était sorti le premier Almanach de La Libre Parole
Se réclamant de thèses proches du socialisme, mais en réalité faisant montre de populisme ancré dans une recherche d'un ennemi imaginaire, La Libre Parole se fait surtout connaître par la dénonciation de différents scandales dont, le 6 septembre 1892, le scandale de Panama qui doit son nom à la publication d'un dossier dans le journal.
En octobre 1894, débute l'affaire Dreyfus. La Libre Parole connaît alors un succès considérable, le journal étant le premier à révéler l'arrestation de Dreyfus sans toutefois le nommer. Il sera un des principaux supports des antidreyfusards.
Parallèlement, La Libre Parole prône un anticapitalisme virulent en raison du lien établi par Drumont et ses collaborateurs entre juif et capital. Le journal s'intéresse aussi aux massacres d'Arméniens qui ont lieu en Turquie. De son côté, La Libre Parole illustrée publie alors de nombreuses caricatures antisémites puis cesse de paraître en 18978.
Drumont quitte la direction du journal vers 1898 alors qu'il fait son entrée en politique (élu comme député d'Alger jusqu'en 1902). Vers 1908, désireux de céder La Libre Parole à Léon Daudet, Drumont tente de fusionner le journal avec L'Action française, mais le projet échoue.
Le vendredi 14 février 1902, le journal La Libre Parole indique comme directeur Édouard Drumont, qui, dans un article, est présenté comme président du « Comité national antijuif ».
En première page, les titres de deux autres articles ce jour-là sont : “L’oncle des petits youpins” et “Le juif errant”.
Après la mort, en 1909, de son rédacteur en chef Gaston Méry9, Drumont, en octobre 1910, cède finalement La Libre Parole à Joseph Denais10. Henri Bazire en devient le rédacteur en chef. Le journal devient alors un organe catholique de la tendance Action libérale populaire mais ne connaîtra plus le succès que lui avait assuré le style pamphlétaire et belliqueux de Drumont. En janvier 1919, il publie une déclaration du marquis de l'Estourbeillon en faveur de l'enseignement du breton à l'école.
Le N°: 10 Euros